par lucgad | Jan 25, 2017 | Cinéma
La liste des nominés aux Césars 2017 venant d’être annoncée, je vous livre, très humblement, mon palmarès personnel, qui ne sera évidemment pas le résultat final… Vous l’aurez compris, ce n’est pas un pronostic !

PALMARES DES Césars 2017 de Jean-Luc GADREAU
Meilleur film :
LES INNOCENTES produit par ERIC ALTMAYER, NICOLAS ALTMAYER, réalisé par ANNE FONTAINE

Meilleur acteur :
GASPARD ULLIEL dans « JUSTE LA FIN DU MONDE »
Meilleure actrice :
MARION COTILLARD dans « MAL DE PIERRES »
Meilleur réalisation :
FRANÇOIS OZON pour « FRANTZ »
Meilleur film étranger :
TONI ERDMANN réalisé par MAREN ADE, distribution France HAUT ET COURT DISTRIBUTION

Meilleur scénario original :
BRUNO DUMONT pour « MA LOUTE »
Meilleure musique originale :
IBRAHIM MAALOUF pour « DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE »
Meilleur film documentaire :
FUOCOAMMARE, PAR-DELÀ LAMPEDUSA réalisé par GIANFRANCO ROSI, produit par SERGE LALOU, CAMILLE LAEMLÉ
Meilleur premier film :
DIVINES réalisé par HOUDA BENYAMINA, produit par MARC-BENOIT CRÉANCIER

Meilleur espoir masculin :
JONAS BLOQUET dans « ELLE »
Meilleure actrice dans un second rôle :
VALERIA BRUNI TEDESCHI dans « MA LOUTE »
Meilleur son :
MARTIN BOISSAU, BENOÎT GARGONNE, JEAN-PAUL HURIER pour « FRANTZ »
Meilleur montage :
XAVIER DOLAN pour « JUSTE LA FIN DU MONDE »
Meilleure adaptation :
SÉVERINE BOSSCHEM, EMMANUELLE BERCOT pour « LA FILLE DE BREST »
Meilleure photo :
GUILLAUME DEFFONTAINES pour « MA LOUTE »
Meilleur film d’animation :
LA TORTUE ROUGE réalisé par MICHAEL DUDOK DE WIT, produit par VINCENT MARAVAL, PASCAL CAUCHETEUX

Meilleurs décors :
JÉRÉMIE D. LIGNOL pour « CHOCOLAT »
Meilleurs costumes :
ANAÏS ROMAND pour « LA DANSEUSE »
Meilleur acteur dans un second rôle :
JAMES THIERRÉE dans « CHOCOLAT »
Meilleur espoir féminin :
OULAYA AMAMRA dans « DIVINES »
par lucgad | Mai 13, 2016 | Cannes 2016, Cinéma
Nos a priori qui se forgent si facilement peuvent parfois se voir bouleverser en moins de deux. Imaginez donc qu’un film allemand de 2h42 en soirée au Festival de Cannes en séance presse puisse faire éclater de rire un nombre incalculé de fois la salle entière (sauf mon voisin de gauche), la faire même applaudir plusieurs fois en cours de séance et en même temps l’émouvoir fortement ? Et pourtant ! Cette idée reçue s’effondre ce soir avec Toni Erdmann de l’excellente réalisatrice Maren Ade.

Ines travaille dans une grande société allemande basée à Bucarest. Sa vie parfaitement réglée ne souffre pas le moindre désordre jusqu’à l’arrivée de Winfried, son père, qui débarque à l’improviste. « Es-tu vraiment heureuse ? » lui demande-t-il au cours d’une discussion banale. Son incapacité à répondre est le début d’un bouleversement profond qui va s’opérer au travers de l’intervention de Toni Erdmann…
Il y a du Jango Edwards dans ce personnage de Toni, tant physiquement, que dans les facéties burlesques qu’il nous propose. Mais à cet humour décapant vient s’ajouter une quête du sens de la vie, où les relations humaines et familiales peuvent retrouver place, où le temps n’est plus forcément maître mais peut devenir serviteur, où l’humour voir le grotesque peut interpeller et faire changer même le cœur le plus endurcit. Ines semblait perdue mais un travail en profondeur va pouvoir s’entamer grâce à l’amour de son père et sa persévérance. Oui, the greatest love of all… le plus grand amour… comme se retrouve à chanter Ines contre toute attente, (presque) aussi bien que Whitney Houston, est sans doute celui de ce père pour son enfant.

Toni amuse et attendri. Il est sans prétention mais il a tout compris. Il peut se maquiller, allonger les dents, se couvrir d’une perruque voir même d’un masque de poils, son cœur bat toujours encore et encore. Il y a d’ailleurs une véritable parabole qui se joue là devant nos yeux sur les apparences, tout ce qui nous habille et qui parfois a vraiment besoin de tomber au risque d’une « naked party » où seul transparait la réalité du corps, de l’être humain, sans faux semblants. Une partie à poil ou seul Toni peut s’en couvrir lui qui, malgré sa fausse identité, est vrai jusqu’au bout de l’âme.

Et si l’Allemagne venait bouleverser le palmarès. La dernière fois, pour la palme, c’était Paris Texas, de Win Wenders, en 1984. Alors… sait-on jamais. Au moins un prix du scénario ou d’interprétation ou bien encore du Jury œcuménique, tiens pourquoi pas. En tout cas, Maren Ade est une habituée des récompenses dans le passé avec, entre autre, déjà à son actif, deux ours d’argent et un prix du Jury à Sundance. Nous le saurons très bientôt mais retenez bien ce titre et rendez-vous dans les salles à partir du 17 août.