L’AUMÔNIER (français) DE RIO

Du 7 au 18 septembre 2016 à Rio, les Jeux Paralympiques succèderont aux Jeux Olympiques. La France enverra une délégation de 126 athlètes répartis en 17 disciplines et accompagnés par 104 encadrants. Joël Thibault, aumônier protestant, sera présent sur le village paralympique auprès des athlètes français mais aussi au service de ceux du monde entier.

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Le jeune homme, résidant à coté de Rennes, s’envolera le 4 septembre pour Rio où il sera aumônier officiel au sein du village paralympique. Il célébrera des offices chrétiens tous les jours avec trois autres aumôniers protestants à l’intérieur du centre inter­religieux mis en place par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques. Dans ce centre se retrouveront les représentants des cinq différentes « grandes » religions : Hindouisme, Islam, Judaïsme, Bouddhisme et Christianisme. ​« C’est aussi un lieu d’échange, d’aide et d’écoute » explique un des responsables brésiliens du centre, ​« Les athlètes doivent pouvoir célébrer les victoires, mais ont également besoin de soutien et d’écoute dans les moments difficiles. Ils ont besoin d’un espace pour pr​atiquer leur foi ».

Pour le Français expérimenté dans le suivi des sportifs de haut niveau, c’est une belle opportunité de proposer ce service dans une compétition internationale : ​« Je reviens des championnats du monde universitaire de rugby valide aux Pays de Galles. En 2014, j’étais déjà aumônier lors des championnats d’Europe d’athlétisme handisport à Swansea. Plusieurs Français intéressés avaient bénéficié d’études bibliques proposées lors de la compétition. Pour l’encadrement français, c’était une nouveauté et l’accueil avait été plus que positif. Je pense qu’il est primordial pour les staffs de prendre conscience de l’importance de la dimension spirituelle de l’athlète. A terme, cela a forcément un impact sur sa performance. Je suis impressionné par le niveau atteint par les athlètes handisport : c’est une incroyable leçon de vie et d’abnégation et je me fais toujours une joie de les accompagner dans leur épanouissement personnel » .

Cette tendance n’est pas encore répandue dans la culture française, alors qu’à l’étranger, beaucoup de délégations en ont compris l’importance et forment des aumôniers sportifs. « Les Anglosaxons et les pays africains sont en ava​nce sur nous dans ce domaine », détaille Joël, ​« Et puis, pour certains athlètes, c’est une opportunité dans leurs nombreux temps libres de se poser des questions sur leur vie et les religions de manière plus globale. »

Joël Thibault fait partie de l’église protestante évangélique « La Rencontre » (membre du CNEF) à Rennes où il exerce son ministère. Il anime régulièrement des études bibliques avec des footballeurs professionnels de différents clubs. Il anime également une émission sur le sport et la foi 3 fois par mois sur les ondes de RCF Alpha et est responsable du site plusquesportifs.org.

Pour contacter Joël Thibault :
06 64 10 54 37 / ​thibault.joel@gmail.com

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Sources :https://www.rio2016.com/fr/actualites/les­representants­de­5­religions­se­reunissent­pour­preparer ­les­jeux­rio­2016

JESUS FOOTBALL CLUB

Retour sur un reportage diffusé il y a quelques mois sur Canal + évoquant les rapports entre Football et Christianisme, en zoomant tout particulièrement sur la situation de PSG où 7 joueurs actuellement sont « identifiés » comme chrétiens engagés (protestants et catholiques). Je préciserai là, que c’est en qualité de pasteur protestant évangélique mais aussi de communicant (ex rédac chef de magazine et toujours impliqué dans la communication), d’amateur de football (et ex joueur… quand même un peu ) et plus particulièrement de fervent supporter du PSG (depuis le tout début des années 80) que je réagirai dans cet article. Ces différentes « casquettes » sont importantes pour moi et me poussent là à chercher à être le plus pertinent possible.

Si de temps en temps certains médias s’intéressent à la foi de certains sportifs individuellement (chrétiens ou musulmans), il me semble que ce reportage est l’un des tout premiers à proposer d’aller plus loin et plus longuement, sur ces relations entre foi chrétienne et football assez globalement. On pourra donc s’en réjouir. Pour rester dans un premier temps sur une observation générale du documentaire, il me semble important de préciser que nous sommes là face à un travail plutôt bien fait, qui se veut assez honnête et réaliste. La parole est donnée à plusieurs joueurs, de confessions diverses, avec des approches de la foi différentes… à l’entourage (spirituel ou professionnel)… les spécificités culturelles (en particulier concernant l’Amérique du sud) sont bien notées… et une voix off commente et accentue tel ou tel autre point du sujet. On ne peut ainsi pas dire qu’il y ait eu une démarche éditoriale de discréditer ou, à l’inverse, de vanter quoi que ce soit.

En résumé donc, un certains nombre de footballeurs de renom revendiquent une foi engagée en Jésus-Christ aujourd’hui (et déjà depuis un certain temps) et en témoignent ouvertement. Beaucoup viennent d’Amérique du Sud et le Paris St Germain, en tant que club, est devenu une vitrine de premier choix. À partir de là se pose logiquement certains questionnements : Pourquoi ? Quelles conséquences ? Y a-t-il des limites à envisager ? Quid des autres religions ?…

 

Mais en y regardant de plus près, un certain nombre de maladresses m’ont vraiment gêné et malheureusement entaché en partie le résultat. Je souhaiterai simplement en relever quelques-unes :

– Tout d’abord le vocabulaire choisi dans les commentaires allant souvent directement en opposition avec ceux des protagonistes : D’un côté, en voix off, on parle en insistant grossièrement parfois (et en accentuant l’effet par la musique accompagnatrice) d’adeptes, de transe, de prêcheur ou prosélytisme et on surenchéri avec la « religion » encore et encore… De l’autre, les joueurs et autres interviewés parlent de relation avec le Christ, de partage, d’amour, d’hommes de bien, de grand frère, d’intégration, de remerciements, de pacification… Sincèrement, parfois on frise quelque peu le ridicule.

– Comme trop souvent aussi, le montage de certains interviews laisse vraiment à désirer. OK, qu’on ne passe pas tout l’interview est évidemment logique mais parfois là, on se retrouve face à un montage hyper tendancieux tellement « cut » où juste quelques mots sont gardés totalement hors contexte et donc pouvant laisser penser ou comprendre tout et n’importe quoi… je pense à toute la partie sur la famille, l’éthique et l’argent avec Marcos Ceara et Alex. Bon, forcément, ça fait du buzz.

– Toujours sur les questions financières… la fameuse « dîme » évoquée par les deux mêmes  joueurs. Amusant d’évoquer alors la situation du PSG pour arriver à la conclusion que le Qatar (et l’Islam par voie de conséquence) finance indirectement les évangéliques (et qui dit PSG… dit de Paris… et de France) à hauteur de centaine de milliers voir de millions d’euros chaque année, dixit le commentaire. Amusant et facile… mais loin de la réalité quand même car, si l’on regarde de plus près la situation des Églises évangéliques de France, on est loin de trouver des Églises qui regorgent de richesses et c’est plus souvent l’inverse qui se voit… avec des assemblées manquant souvent de ressources, de moyens financiers et qui, malgré tout, restent très investies dans le social entre autre et l’aide au prochain. Qu’une église locale, accueillant l’un de ces joueurs (et pas forcément dans le pays où ils jouent mais plus souvent leur église d’origine) puissent être bénie par leurs dons est une chose (positive d’ailleurs) mais ce n’est pas pour autant que tous les évangéliques de la planète en bénéficie ! Et puis est-il utile aussi de rappeler là l’engagement du CNEF (Conseil National des Évangéliques de France) contre un enseignement de l’évangile de la prospérité véhiculé parfois.

Alors, rassurez-vous… c’est tout de même sur une note extrêmement positive que j’aimerai conclure ces quelques lignes. Il ressort de façon très directe, au travers notamment des propos de Charles Villeneuve, que la foi de ces sportifs n’est pas simplement paroles ou démarche évangélisatrice calculée mais qu’elle a un impact bien réel dans leur vie et dans leurs relations… et donc à fortiori dans les clubs concernés également : « Avoir ces joueurs dans l’équipe est une force, une sorte de colonne vertébrale, une épine dorsale. Ils sont des éléments de pondération, de calme, de paix dans le vestiaire. » Et notre Loulou Nicollin national ne dément pas et reconnait même que son choix personnel de loger plusieurs jeunes du centre de formation de Montpellier dans une pension catholique a eu des vertus positives sur eux comme le confirme d’ailleurs Rémy Cabella qui a pu l’expérimenter personnellement.

Et côté performances ? Juste quelques footballeurs parmi tant d’autres… Cavani, Alex, Falcao, Maxwell, Lucas, Marquinhos, Ceara, Matuidi, Thiaggo, Pelé, Kaka, Messi… Loin de moi bien sûr la pensée que la foi rend le sportif plus efficace… mais…

Enfin, et en guise d’ultime clin d’oeil, un dernier intérêt du reportage se situe peut-être dans l’explication par les jeunes du Centre de Formation de Montpellier que les matchs nuls ne seraient peut-être finalement que le résultat des prières de chrétiens d’équipes opposées… mais là je n’irais pas plus loin.