Ce soir, l’académie des Oscars remettra ses récompenses une fois de plus… 90ème cérémonie ! Une année 2017 extrêmement riche cinématographiquement… Humblement et de façon purement subjective, je vous livre, non pas mon pronostique, mais mon palmarès personnel.
MEILLEUR FILM
Three Billboards : les panneaux de la vengeance
(Même si La forme de l’eau…)
MEILLEUR RÉALISATEUR
Guillermo del Toro (La Forme de l’eau)
(Même si Christopher Nolan…)
MEILLEUR ACTEUR
Daniel Kaluuya (Get Out)
(Même si Gary Oldman…)
MEILLEURE ACTRICE
Frances McDormand (Three Billboards : les panneaux de la vengeance)
(Même si Saoirse Ronan…)
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
Sam Rockwell (Three Billboards : les panneaux de la vengeance)
(Même si Richard Jenkins…)
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
Laurie Metcalf (Lady Bird)
(Même si Octavia Spencer…)
MEILLEUR SCÉNARIO ADAPTÉ
Bof.. mon enveloppe reste vide
MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL
Get Out
(Même si Three Billboards…)
MEILLEUR FILM D’ANIMATION
La Passion Van Gogh
MEILLEURE PHOTOGRAPHIE
Dunkerque
(Même si La Forme de l’eau…)
MEILLEURE MUSIQUE (bande originale)
Dunkerque
MEILLEUR FILM EN LANGUE ÉTRANGÈRE
The Square (Suède)
(Même si Loveless (Russie)…)
MEILLEUR LONG-MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
Faces Places(Visages villages) un peu de chauvinisme ne fait pas de mal quand même 🙂
Après l’avoir présenté en sélection officielle lors du dernier festival de Cannes, le réalisateur oscarisé Michel Hazanavicius sort cette semaine sur les écrans « Le redoutable ». Cette fois-ci, avec beaucoup d’ironie mais aussi une certaine gravité, il se penche sur l’un de ses collègues, véritable icône atypique du cinéma français, Jean-Luc Godard alias « JLG ».
Le Redoutable s’installe dans la vie de JLG pendant deux années (1967-68) de sa vie et de celle de sa jeune épouse Anne Wiazemsky. Une période marquée bien entendu par ce mois de mai qui fera basculer Godard d’un statut de réalisateur adulé à celui de Maoïste incompris, révélant ainsi certaines aspects de sa personnalité qui provoqueront notamment de nombreuses ruptures avec son entourage le plus proche. Le film débute sur le tournage de « La Chinoise ». C’est là que Godard posera son regard sur cette splendide comédienne qui deviendra bientôt sa femme. Michel Hazanivicius nous livre alors, au moyen de deux voix off, les pensées de ces deux amoureux en nous dévoilant que Godard sait déjà que cette histoire ne sera pas éternelle…
Michel Hazanavicius, en traitant ce sujet « historique » apporte néanmoins sa touche décalée avec brio. Et tout devient alors second ou troisième degré tout en restant focus sur son personnage interprété avec grande classe par un Louis Garrel, éblouissant de ressemblance et de justesse, qui aurait vraiment pu briguer le prix d’interprétation masculine à Cannes (dommage !). Les dialogues savoureux provoquent facilement les rires et on se régale des multiples doubles-sens et allusions plus ou moins cachées.
Finalement, c’est peut-être Hazanavicius qui est le plus redoutable. Il le prouve encore avec un film d’une grande esthétique, nous plongeant dans les couleurs vives des sixties, drôle et profondément intelligent. Une grande et belle réussite qui ne fera sans doute pas l’unanimité (comme ce fut le cas à Cannes), mais l’inverse eut été inévitablement paradoxal voire suspicieux en choisissant d’aborder le personnage de Jean-Luc Godard, artiste tellement indéfinissable.
Alors, un conseil, laissez-vous rafraichir par ce beau cinéma qui fait vraiment beaucoup de bien !
Comme chaque année, il y a des jours marqués par les contrastes lors d’un Festival de Cannes. Il y en a constamment de toutes sortes, mais dans la programmation aussi peuvent s’enchainer des genres, des émotions, des cultures qui peuvent vous donner l’impression de perdre vos repères. Ce fut un peu le cas pour moi aujourd’hui…
Tout commence à 8h30 avec la première projection presse du jour dans le Grand Théâtre Lumière. Un événement qui a fait le buzz depuis de nombreuses semaines : La présentation du nouveau « Mad Max Fury Road ». Une affiche qui annonce la couleur « Seuls les fous survivent ». Vous aviez peut-être imaginé, fantasmé sur la folie possible de Miller dans ce nouvel et quatrième opus… et bien, c’est gagné, version plus, plus, plus ! Une course haletante du début à la fin faite de personnages déjantés et improbables, des explosions et un son dont la puissance n’a d’égale que le rythme du film (qui ne tarde pas puisqu’il vous faudra prendre votre souffle car la première demi-heure risque sinon de vous achever !). Alors bien entendu, il faut aimer le genre, mais une chose est sûre Miller s’est appliqué, s’est fait plaisir et ravira un grand nombre de spectateurs, comme d’ailleurs les applaudissements de fin de séance l’ont déjà démontré.
Bon, mais après 2h de « Mad Max », on se dit qu’il risque d’être difficile d’enchainer… surtout quand la séance suivante démarre pile 30 minutes après. Séance d’ouverture de la sélection « Un certain Regard » dans la salle Debussy avec « An », un film japonais de Naomi Kawase. Et alors, quel bonheur de se trouver apaisé par la douceur, la poésie et un certain humour grâce à cette histoire de pâtisseries mais aussi de relations humaines, d’image de soi, de maladie, de vieillesse et de sagesse. Ce ne sera sans doute pas LE film du Festival, mais l’avoir découvert au sortir du précédent était véritablement délicieux.
La journée se poursuit avec des rendez-vous, des rencontres et également une initiative bien sympathique sur le stand du Jury œcuménique au Marché du Film, l’organisation de mini-conférences dont la première était donnée par le pasteur et théologien protestant Serge Molla sur le rapport entre Bible et Cinéma.
Le temps passe et déjà l’heure de se diriger à nouveau vers la salle Debussy pour un nouveau film en compétition. Un film qui s’annonce difficile, loin de la folie post-apocalyptique et des déserts de « Mad Max », mais grandement aussi loin des cerisiers en fleurs de « An ». « Le fils de Saul », première œuvre du réalisateur hongrois László Nemes, est une plongée au cœur de l’horreur d’Auschwitz. Et comme attendu, c’est un sentiment profond d’oppression qui en ressort. À cause, évidemment, de l’ignominie des massacres, de la haine mais aussi par le rendu du format carré réduisant l’espace visuel et surtout par le choix d’utiliser la caméra en une sorte de corps à corps continuel avec Saul, le héro de l’histoire, engagé dans une quête impossible, celle de tenter de sauver le corps de son enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture. Un film sombre et dur mais ô combien utile et bon de retrouver au milieu des toutes ces paillettes cannoises.
Après tout ça, quelques minutes de marche et de réflexion s’impose avant de prendre mon repas du jour suivi d’une bonne douche, l’écriture de cet article… et un peu de repos, car demain, et bien… on continue !
The place, Billie, Drunk, Michel-Ange… Toute l’actualité ciné avec Jean-Luc Gadreau, journaliste et blogueur.
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NOUVEAU ! « Je confine en paraboles »
Chaque jour à 7h45 , pendant ce temps de confinement, je vous propose ma minute-vidéo « Je confine en parabole »… histoire de bien démarrer la journée.
Que celui qui a des oreilles…