Unorthodox… libre, enfin libre !

Unorthodox, une vraie perle fraîchement débarquée sur Netflix, est librement adapté par Anna Winger, co-créatrice de Deutschland 83, à partir du récit autobiographique de Deborah Feldman de 2012, Unorthodox : Le rejet scandaleux de mes racines hassidiques. Dans cette mini-série en quatre parties, Esther « Esty » Shapiro quitte la communauté parce que, comme elle le dit à un nouveau groupe d’amis qu’elle se fait à Berlin, « Dieu attendait trop de moi ».

Unothodox est l’histoire d’une jeune femme de 19 ans qui s’échappe des confins abrutissants d’un mariage arrangé au sein de la communauté juive hassidique Satmar de Williamsburg, Brooklyn, pour se rendre à Berlin à la recherche d’une vie meilleure… Une vie avec des opportunités, une croissance personnelle et surtout, la liberté. Après avoir appris sa grossesse, son mari décide de partir lui aussi pour l’Allemagne avec son cousin dans le but de la retrouver et de la ramener.

Dis comme cela, on peut avoir le sentiment d’une proposition confinée (c’est le mot de l’année, n’est-ce pas ?) à une petite niche de spectateurs. Combien d’entre nous, dans la société moderne, peuvent vraiment s’identifier aux restrictions sociales répressives d’une culture et d’une religion si profondément orthodoxe ? Mais il ne faudrait surtout pas s’arrêter là… car l’extraordinaire réussite de Unorthodox est que l’histoire d’Esty prend vite une portée universelle. C’est un récit qui montre comment le désir de liberté personnelle peut donner la force de surmonter toutes sortes d’obstacles, même si cette liberté coûte énormément. La réalisatrice Maria Schrader et les scénaristes Anna Winger et Alexa Karolinski racontent magnifiquement l’histoire de cette jeune femme dans sa quête de liberté pleine de terreur et d’incertitude, jouant constamment sur une espèce de catharsis qui garantit un dépassement des limites. Au cours de quatre épisodes, elles tissent ensemble l’histoire du mariage d’Esty et de Yanky – révélant les attentes ou devoirs personnels et communautaires profonds auxquelles Esty est confrontée – avec son arrivée précaire à Berlin et les étapes qu’elle y franchit pour tenter de trouver un chemin différent vers la liberté.

Il faut savoir que la définition des rôles dans l’hassidisme satmarien, une forme ultra-orthodoxe de judaïsme qui a vu le jour en Hongrie en 1905, dicte notamment, en plus de l’application stricte des lois de la Torah, que la femme reste à la maison, élève les enfants et qu’elle donne à son mari le sentiment d’être un roi. Les femmes doivent également se raser la tête et porter des perruques. Alors que traditionnellement les femmes juives orthodoxes mariées se couvrent les cheveux d’un foulard ou d’une perruque lorsqu’elles sont en public, l’obligation de raser la tête d’une femme une fois mariée est une chose unique à la communauté Satmar. Le yiddish est leur langue maternelle. Quand Esty arrive en Allemagne, elle n’a ainsi aucune formation universitaire et aucune compétence professionnelle. À Brooklyn, on exige qu’Esty se conforme à la seule conception acceptable de la façon dont une femme doit vivre avec son mari. Des pressions s’exercent autour d’une nécessaire grossesse, notamment l’ingérence envahissante de sa belle-mère, et la colère qui éclate également autour de ses leçons de piano avec un professeur non juif. Elle se transforme d’une jeune mariée enthousiaste, que l’on a vu déborder d’émotion lors de son mariage, en une femme désespérée en quête d’une liberté insaisissable. À Berlin, Esty doit apprendre à utiliser un ordinateur, à gagner sa vie, à se mettre en relation avec un groupe de personnes d’origines très différentes des siennes et à reconsidérer sa compréhension de sa propre mère, qui a quitté la communauté hassidique quand Esty était bébé et qui vit maintenant aussi dans la capitale allemande. Ce qui compte vraiment dans Unorthodox, c’est la représentation de deux mondes parallèles et les chocs culturels dramatiques qui apparaissent lorsqu’ils se croisent.  Alors que l’action se déroule entre New York et Berlin, on a l’impression de faire un pas en arrière et en avant dans le temps, et non pas simplement de changer de continent. Ce monde hassidique semble intemporel, ses restrictions sont une sorte de protection de confort contre un monde qui l’a traité avec cruauté. Et la grande sagesse dans la manière dont cette histoire est racontée réside dans sa compréhension innée du fait qu’il n’y a pas ici de lignes claires délimitant le bien et le mal, pas de moyen simpliste et facile de séparer le bon et le mauvais. Unorthodox ne juge pas, elle se contente de se poser et d’observer.

Certains pourront penser qu’Unorthodox est une critique de la communauté religieuse d’Esty, de son peuple et de ses pratiques, et c’est peut-être en partie le cas. Mais pour moi, c’est vraiment avant tout l’histoire d’une jeune femme qui attend davantage de sa vie, qui cherche courageusement une nouvelle voie, qui aime toujours sa famille et qui pense que même si elle déçoit Dieu, elle doit trouver sa propre direction. Sa maladresse à se défaire du cocon de sa vie hassidique est bouleversante. C’est comme si elle s’arrachait elle-même une propre couche de sa peau. Laisser son monde derrière elle s’accompagne d’une grande douleur et d’une grande souffrance – dans l’un des moments les plus déchirants, la grand-mère bien-aimée d’Esty lui raccroche au nez lorsqu’elle appelle d’une cabine téléphonique de Berlin. Yanky, son mari est aussi un homme sensible et gentil qui ne sait pas quoi faire d’une épouse qui lui dit qu’elle est « différente » dès leur première rencontre.

L’un des aspects les plus frappants de l’histoire est également la façon dont elle s’y prend pour poursuivre cette liberté. La passion d’Esty pour la musique la pousse vérotablement. Au départ, Esty a fui en Allemagne parce qu’elle avait besoin d’un endroit où aller. Au lieu de simplement cela, une série d’événements amène Esty à réaliser à quel point la musique lui a manqué dans sa vie, et à quel point elle en a besoin maintenant, plus que jamais. C’est littéralement son ticket d’entrée pour la liberté. Esty : D’où je viens, il y a beaucoup de règles. Professeur Hafez : En musique, il faut souvent enfreindre les règles pour réaliser un chef-d’œuvre. Sans dévoiler tout ce qui se passe à Berlin, je ne peux m’empêcher d’évoquer ce déchirant moment où Esty chante une chanson en hébreu. Un grand moment transcendant de télévision… Il s’agit d’une ligne, répétée quatre fois, d’une chanson traditionnelle juive de mariage qui est habituellement chantée par l’homme : « Bienheureuse celle qui est venue. Celui qui comprend le discours de la rose parmi les épines, l’amour d’une mariée qui est la joie des bien-aimés ». Le fait qu’Esty chante cette chanson religieuse romantique reflète sans doute son désir que le mariage soit bien plus qu’une simple satisfaction sexuelle pour le mari afin de faire des enfants. Esty aspire à être chérie, à ce que cette chanson lui soit chantée.

Et là, comment ne pas évoquer la véritable performance de la série et la raison pour laquelle Unorthodox a une telle puissance émotionnelle ? Cette œuvre vit et respire aussi vivement qu’elle le fait grâce à sa star, Shira Haas, une sorte de réplique autrement d’Elisabeth Moss, et à son don d’actrice le plus insaisissable : transmettre en silence ses sentiments complexes et conflictuels. Par un regard, un geste ou une vague d’émotions dans ses yeux, nous comprenons son personnage. Haas a cette rare capacité à communiquer sa réalité intérieure par de simple attitudes et expressions faciales. Elle parvient à mettre un peu d’Esty dans chacun de nous, survivants du pire que le monde puisse nous donner.

Pour moi, Unorthodox touche à une certaine perfection dans ce que peut offrir une mini-série télévisée. Une façon remarquable d’aborder les questions de liberté, de diversité, de communauté, de respect, de pardon et de bienveillance. Puissance et grâce du récit venant s’équilibrer au-travers de grandes émotions et de ces petits moments d’observation des détails de l’existence qui nous font nous sentir mieux et heureux. Et j’ose dire qu’il s’agit là de l’une des réalisations majeures dans l’histoire des productions originales de Netflix. Vous ne devez pas la manquer !

 

UN VENT BIENFAISANT SUR NETFLIX

En nouveauté sur Netflix depuis le 1ermars, le premier film de Chiwetel Ejiofor, consacré en 2013 par sa magnifique interprétation dans « Twelve Years a Slave ». Pour passer derrière la caméra, avec « Le garçon qui dompta le vent », il choisit d’adapter un livre éponyme publié en France en 2010 qui raconte l’histoire vraie et extrêmement touchante d’un adolescent malawien inventif qui a sauvé son village de la famine.

  

Synopsis : William Kamkwamba, un jeune garçon de 13 ans est renvoyé de son école quand sa famille ne peut plus en payer les frais. Après s’être introduit en secret dans la bibliothèque de l’école, et en utilisant les débris de la bicyclette de son père Trywell, William trouve le moyen de construire un moulin à vent qui sauve son village malawien de la famine. Autour d’un voyage émotionnel entre un père et son fils prodige, l’histoire de William illustre l’incroyable détermination d’un garçon dont l’esprit curieux a surmonté tous les obstacles qui ont entravé son chemin.

Quand le générique de fin défile, après quelques informations et images sur la réalité du récit et sa suite, un profond sentiment positif et de bien-être s’est installé chez le téléspectateur (on rappelle que le film est diffusé par Netflix). Le garçon qui dompta le vent est clairement à classer dans la catégorie « feel-good movie ». Mais on le sait, dans cette catégorie se côtoient le pire et le meilleur, et là c’est vers le haut du panier qu’il faut se positionner. Chiwetel Ejiofor, acteur anglais d’origine nigériane, qui fait ses débuts en tant qu’auteur et réalisateur et joue aussi le rôle du père de l’adolescent, nous offre du beau et du bon. Tout d’abord, c’est une très belle réalisation qu’il faut noter, portée par une splendide photo. Le directeur de la photographie Dick Pope rend pleinement justice à la beauté des paysages africains. Il y a par exemple des scènes colorées de rituels villageois impliquant des échassiers et des masques tout simplement somptueuses. Mais ce sont aussi les personnages et les situations qui sont mis en valeurs, avec des plans qui accrochent, qui fixent le spectateur, qui parfois même, à eux seuls, suffisent à exprimer des sentiments très puissants.

Ensuite c’est la performance des acteurs qui est à la hauteur avec, au premier plan, le jeune acteur kenyan Maxwell Simba, totalement convaincant dans le rôle de William Kamkwamba. À ses côtés, son père Trywell (Ejiofor) n’est pas un mauvais père, ni un homme méchant. Mais au fur et à mesure que sa famille a de plus en plus faim, sa rage envers son gouvernement, qui était censé l’aider à prospérer, remonte à la surface. La mère de William, Agnes (interprétée par la sublime actrice française d’origine sénégalaise Aïssa Maïga) est une figure plus calme et plus stable, mais sa fierté est aussi blessée. Dans une touchante scène, elle évoque ainsi ne jamais vouloir être la famille stéréotypée qui « prie pour la pluie », comme l’ont fait ses ancêtres, et désespère que la stratégie de son mari pour sauver la ferme finisse presque exactement comme cela.

Un film qui est bien plus qu’un récit triomphaliste sur un enfant intelligent qui aide sa communauté à se sortir d’un bourbier. Ejiofor s’intéresse autant aux relations entre les membres de la famille qu’aux expériences de William avec les câblages, les aimants et les vieux vélos. Et il passe même la majeure partie de son temps à dépeindre la communauté de son héros et évite avec succès beaucoup des tropes nuisibles qui tendent à accompagner les représentations populaires et culturelles de la pauvreté ou des conflits dans les pays africains. Cette approche nuancée est ce qui rend le film beaucoup plus captivant que d’autres films du genre. Chiwetel Ejiofor attire l’attention sur l’histoire de Kamkwamba, mais il se concentre tout autant sur la description de la vie familiale du garçon et des difficultés de l’agriculture au début des années 2000 au Malawi. La famine n’est pas seulement une chose qui arrive aux Kamkwamba. C’est le résultat d’une série de catastrophes imprévisibles qui s’abattent sur ce petit village et laissent ses habitants lutter pour cultiver et vendre de la nourriture. En examinant les nombreuses raisons structurelles de la crise du village, Ejiofor fait en sorte que le triomphe de Kamkwamba fasse encore plus sens sur le plan narratif.

Le film dépeint une Afrique où il n’y a pas d’égalité des chances et où des communautés entières sont simplement abandonnées par les politiciens. Dans une scène très choquante, l’aîné du village est brutalement battu simplement parce qu’il s’est exprimé en public et a demandé au gouvernement d’intervenir pour fournir une aide d’urgence en cas de famine. Et l’arrivée de cette famine arrive comme un accident de voiture au ralenti. Tout le monde sait que cela va se produire, mais ils sont impuissants pour y mettre fin.

Alors oui, à un moment, on peut commencer à se demander s’il n’est pas temps pour le garçon de commencer à « dompter » ce vent ? Mais Ejiofor ne veut visiblement pas que l’exploit de William ait l’air facile. Non seulement William doit rassembler le matériel pratique nécessaire à la construction d’un moulin à vent dans un village presque abandonnée, mais il doit aussi remettre en question le scepticisme de son père et le persuader de renoncer aux quelques biens qu’il possède encore, dont un vélo, pour créer quelque chose qui peut sembler impossible ou utopique. Se jouent là aussi des aspects psychologiques considérables quant à la place du père, ses choix, la question de l’éducation et les traditions. Il est frappant, profondément triste, mais aussi tellement interpellant vis-à-vis de nos sociétés contemporaines, de considérer que la seule chose qui empêchait le village de William de mourir de faim était une énergie éolienne rudimentaire. Mais si tout cela peut sembler très sombre, le film ne dépeint jamais ses personnages comme des victimes passives. William est un personnage à la Huckleberry Finn avec un côté aventureux et espiègle. Il est aussi particulièrement résilient.

 

Le garçon qui dompta le vent aurait pu rester un récit conventionnel de désespoir et de rédemption, mais dans les mains d’Ejiofor, il devient rempli d’une force réaliste et politique qui développe richement plusieurs angles à cette histoire et parvient ainsi à être une adaptation gagnante. Et lorsque s’écrit sur l’écran cette magnifique phrase « : « Dieu est comme le vent. Il touche tout ce qui existe. », on peut se dire alors que ce film a du divin en lui.

Le film a été présenté fin janvier au Festival de Sundance où il a remporté un prix, et à celui de Berlin le mois dernier.

IL ÉTAIT UNE FOIS GODLESS

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Steven Soderbergh et Scott Frank se retrouvent 20 ans après leur film « Hors d’atteinte » afin de créer le premier western original de la plateforme américaine Netflix sous la forme d’une mini-série flamboyante de sept épisodes mêlant habilement l’ADN du genre à des thématiques contemporaines.

Godless, c’est l’histoire d’une petite bourgade du Nouveau-Mexique, appelée LaBelle, fondée par des pionniers, où l’on ne trouve… que des femmes ! Les hommes sont morts à la mine, quelques mois plus tôt. Tous les hommes, ou presque. Ne restent plus en ville que le Shérif et son très jeune adjoint. Alors en cette fin de XIXe siècle, dans cette région encore indomptée de l’Amérique, les filles de LaBelle se retrouvent livrées à elles-mêmes, obligées de prendre leur indépendance et de s’émanciper. Ce que certaines acceptent naturellement, et d’autres moins. Mais tout va être remis en question par l’arrivée impromptue d’un cavalier grièvement blessé, en pleine nuit, aux abords du ranch d’Alice Fletcher. Roy Goode est un hors-la-loi. L’un des hommes de main du terrible Frank Griffin et de sa bande. C’est même le chouchou, le petit protégé du boss. Or, Roy a décidé d’arrêter la vie de Desperado. Il s’est fait la malle, avec le butin du dernier braquage. Fou de rage, Griffin met alors l’Ouest à feu et à sang pour le retrouver. Une traque impitoyable, qui va inexorablement le mener à LaBelle…

Comme je l’évoquais en introduction, la grande force de cette série est de nous proposer là d’abord un vrai western épique avec tous les éléments incontournables (Chevauchées, paysages façonnés dans une immensité sauvage, musique country, fusillades, bagarres, rodéo, saloon, prostituées… oui il y en a souvent aussi dans les westerns, et puis des personnages typiques et divers – un hors la loi au grand cœur, une jolie fermière brut de décoffrage mais surtout aussi très fine gâchette, quelques indiens indispensables mais parfois drôles également, un chef de bande totalement psychopathe, un shérif amoureux à la psychologie un peu compliquée… et j’en passe !)…

Tout ça donc, très classique finalement, mais avec beaucoup plus encore. Je m’explique… Steven Soderbergh et Scott Frank nous livre une série extrêmement moderne et soigné avec un dimension esthétique remarquable. Le scénario tout d’abord permet à Godless de s’attaquer à un problème contemporain avec la place des femmes dans la société. Se pose la question de la nécessité de s’adapter, plus ou moins facilement, et surtout de gagner leur indépendance contre les « règles » établies. Se développe aussi tranquillement tout au long des épisodes de nombreuses thématiques comme évidemment la vengeance, les jugements à l’emporte-pièce qui enferment et détruisent, le racisme. On y parle de souffrances psychologiques mais aussi d’art, d’amour, de bienveillance. On y trouve en somme une vraie analyse sociologique de l’Amérique sauvage. Et puis on peut se poser aussi pour entrer dans une forme de contemplation grâce à une photo vraiment remarquable, avec des prises de vues léchées et du temps donné juste pour ça, amplifié par la somptueuse musique de Carlos Rafael Rivera. Et encore une fois tout ça avec un western âpre, brutal et sans concession au genre.

Coup de chapeau bien sûr à la réalisation hors-pair de Soderbergh et Franck qui balancent avec virtuosité dans leur approche filmique entre Sam Peckinpah, Terrence Mallick, jusqu’à rejoindre dans un final explosif, infernal et en même temps éblouissant, l’immense Tarantino. Un vrai régal qui n’aurait malgré tout pas la même saveur sans ce casting prestigieux offrant dans la même série Jack O’connell, l’exceptionnel Jeff Daniels, les magnifiques Michelle Dockery et Christiane Seidel, mais aussi Scott McNairy, Thomas Brodie Sangster et l’excellente Merritt Wever.

Bon et puis pour finir, même si cette mini-série est construite comme une saison unique, on peut imaginer, rêver que le succès rencontré pourrait finalement malgré tout donner des envies de reviens-y qui ne me déplairait aucunement… Mais cela, c’est une autre histoire !

 

THE MEYEROWITZ STORIES, une affaire de famille

The Meyerowitz Stories, films du réalisateur américain Noah Baumbach. est disponible depuis ce vendredi sur la plateforme Netflix. Casting impressionnant avec Ben Stiller, Adam Sandler, Elizabeth Marvel, Emma Thompson, et un Dustin Hoffman remarquable.

Fraîchement séparé, Danny Meyerowitz (Adam Sandler) vient s’installer à Brooklyn chez son père Harold (Dustin Hoffman), un sculpteur raté qui a refait sa vie avec l’excentrique Maureen (Emma Thompson). Un événement inattendu va l’obliger à aplanir ses différends avec Matthew (Ben Stiller), son demi-frère businessman, et Jean (Elizabeth Marvel), sa demi-sœur dépressive…

Chronique familiale new-yorkaise à la Woody Allen (le papa spirituel de Noah Baumbach), The Meyerowitz Stories nous plonge dans le récit intergénérationnel d’une fratrie en conflit rassemblée autour de leur père vieillissant, joué avec son talent habituel par le classieux Dustin Hoffman. Il faut le dire… le cinéma, c’est aussi parfois, juste prendre un bon moment, sourire, se détendre et se laisser prendre par une belle histoire, bien jouée, bien ficelée. Et c’est vraiment le cas ici et même le point fort de Noah Baumbach dans cette dernière œuvre.

Et puis justement, Dustin Hoffman… 80 ans, et une pêche incroyable lui donnant de nous proposer un véritable one man show. Dans le rôle de ce sculpteur intello extrêmement désagréable, surtout préoccupé par la postérité de son œuvre, bien plus que par les tourments intimes de ses enfants, il arrive néanmoins à développer un mélange de tendresse et de folie douce. Ainsi, c’est l’ensemble du film qui se voit touché de cette grâce et l’histoire parvient à procurer de l’émotion dans les dialogues pleins d’humour, mais aussi de la légèreté dans les scènes plus dures.

    

On pourra toujours y voir aussi un peu plus en s’attachant aux ressorts du scénario. Et puisque 2017 est marquée par la thématique de la fraternité et de la réconciliation pour le protestantisme français dans cette année de commémoration des 500 ans de la Réforme, alors c’est un film qui peut faire sens et servir pour discuter et réfléchir ensemble. Car dans l’histoire, rien ne va plus vraiment dans cette famille recomposée où non dits, blessures du passé, frustrations, et plein d’autres choses encore ont laissé des cicatrices toujours ouvertes. Et pourtant… la réconciliation ou restauration est peut-être encore possible, le pardon offert… et tout ça dans une certaine bonne humeur et fraicheur new-yorkaise d’un milieu bourgeois-culturel assez « folklorique ». 

The Meyerowitz Stories… un excellent divertissement, de qualité, et ouvrant à plus si on le veut.

UNE FRATERNITÉ MALMENÉE

Retour sur The Meyerowitz Stories du réalisateur américain Noah Baumbach. Second film (après Okja) qui sera disponible seulement sur la plateforme Netflix. Casting impressionnant avec Ben Stiller, Dustin Hoffman, Adam Sandler, Elizabeth Marvel, et Emma Thompson.

Chronique familiale new-yorkaise à la Woody Allen, The Meyerowitz Stories nous plonge dans le récit intergénérationnel d’une fratrie en conflit rassemblée autour de leur père vieillissant, joué avec son talent habituel par le classieux Dustin Hoffman. Rien de bien original sur le papier et, j’en conviens, rien d’exceptionnel non plus. Mais le cinéma, c’est aussi parfois, juste prendre un bon moment, sourire, se détendre et se laisser prendre par une belle histoire, bien jouée, bien ficelée. Et c’est vraiment le cas ici et le point fort de Noah Baumbach dans cette dernière œuvre.

Mais, on pourra toujours aussi y voir malgré tout un peu plus en s’attachant aux ressorts du scénario. Et puisque 2017 est marquée par la thématique de la fraternité, pour le protestantisme français dans cette année de commémoration, alors c’est un film qui peut faire sens et servir pour discuter et réfléchir ensemble. Car dans l’histoire, rien ne va plus vraiment dans cette famille recomposée où non dits, blessures du passé, frustrations, et plein d’autres choses encore ont laissé des cicatrices toujours ouvertes. Et pourtant… la réconciliation ou restauration est peut-être encore possible, le pardon offert… et tout ça dans une certaine bonne humeur et fraicheur new-yorkaise d’un milieu bourgeois-culturel assez « folklorique ».

Sans être un film génial qui marquera particulièrement ce Festival (à priori), The Meyerowitz Stories reste donc un bon divertissement, de qualité, et ouvrant à plus si on le veut.