MON TOP CINÉ 2016

2016 restera une année riche en matière cinématographique. Le Festival de Cannes en est un excellent reflet avec une très belle sélection qui a donné du peps à cette compétition qui, ces dernières éditions, avait un peu déçue. Certains de ses films ne sortiront qu’en 2017 et ne seront donc pas intégrés dans mon classement. Et justement, difficile donc d’en établir un, une vraie short list évidente, tant nombreux ont été ceux qui ont su captiver mon attention et me séduire.

Essayons-nous quand même à la tâche qui ne saurait être exhaustive, mais au contraire pleinement subjective et parfaitement assumée ainsi.

 

MON « TOP 5 » : 

– Premier Contact à égalité avec The revenant

Deux films impressionnants tant artistiquement que par les questions soulevées ?
Du grand spectacle, de l’émotion et du sens

– Tu ne tueras point

Dans la ligne directe des deux premiers. Un Mel Gibson exceptionnel à la réalisation, servit par un Andrew Garfield remarquable. Et quelle histoire !

– Spothlight

Enquête, investigation à l’américaine… un film qui pourrait devenir un classique du genre, avec, en plus, des questionnements spirituels intéressants.

– Tony Erdman

Mon coup de foudre cannois. Un film allemand drôle et profond avec un duo d’acteur de haut vol !

 

MON « TOP FRANCE » :

– Les innocentes

Une force compassionnelle qui se dégage de deux heures poignantes et saisissantes.

– Frantz

Un film qui fait du bien à l’âme et qui confirme, fut-il nécessaire, la qualité de François Ozon.

– Chocolat

Le clown Chocolat ressurgit du passé et permet à ce film de concilier œuvre populaire et film engagé.

– Divines

La pépite de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes qui se paye la Caméra d’Or du meilleur premier film.

 

MENTIONS SPECIALES :

– La tortue rouge

Le plus beau film d’animation de l’année indiscutablement. Une ode à la nature et à la vie.

– Lettres au Père Jacob

Instant de grâce… Un hymne à l’Amour et un plaidoyer pour le droit à la réinsertion.

 

ET SINON, ET ENCORE… MES GRANDS AUTRES BONHEURS :

– Room

– Juste la fin du monde

– Julieta

– Midnight Special

– Les délices de Tokyo

– La couleur de la victoire

– Moi Daniel Blake

– Paterson

– Polina, danser sa vie

 

ET POUR FINIR, MON CASTING DE L’ANNÉE :

ACTEURS 2016

Andrew Garfield / Adam Driver / Leonard di Caprio

ACTRICES 2016

Amy Adams / Brie Larson / Lou de Laâge

 

La plupart des films de cette liste sont disponibles en DVD, VOD… ou ne tarderont pas à l’être. Alors, ne vous privez pas ! Et quand je pense en plus, à quelques films annoncés pour 2017… dont le sublime SILENCE de Martin Scorcese, que j’ai déjà eu la joie de voir, mais qui ne sortira que le 8 février…

Franchement, le cinéma devrait être remboursé par la sécurité sociale… et si on en parlait à François Fillon ! J

MOI, DANIEL BLAKE OU LE CRI DE COLERE DE KEN LOACH

Après Jimmy’s Hall, le maître britannique Ken Loach revient à ce qu’il fait de mieux : dénoncer la misère sociale et ce qui la provoque. Ici l’inefficacité volontaire de l’administration que le réalisateur voit comme une arme politique.

Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider.

Moi, Daniel Blake a secoué la croisette lors du dernier Festival de Cannes. Il en est même revenu couronné de la palme d’or, mais aussi d’une mention donnée par le Jury œcuménique. Ken Loach devait prendre sa retraite, au lieu de ça il continue en travaillant sur ce qui lui colle à la peau. Il y a véritablement du génie chez lui dans sa capacité à être juste en parlant de sujets difficiles. Il ne tombe pas dans le pathos, la caricature mais sait décrire avec finesse les situations et, plus encore, l’humain. Oui, car ce qui ressort une fois de plus avec éclat de tout ça est l’amour de Ken Loach pour l’être humain, pour l’homme, le citoyen comme le rappelle avec une puissance incroyable le final de Moi, Daniel Blake.

Cette histoire, qui se déroule à Newcastle, commence de façon assez classique pour le réalisateur, nous laissant découvrir un personnage typique de son univers, à l’accent du nord bien prononcé (comment ne pas vous encourager à voir le film en VO ST à défaut de passer à côté d’un environnement spécifique des personnages de Loach). On entre dans sa réalité, dans le cercle infernal qui est en train de se mettre en place socialement suite à une crise cardiaque qui l’oblige à ne plus travailler pour un temps. Face à la folie de l’administration, l’entraide et l’amitié vont surgir, se mêler, se donner et se rendre. Les personnages sont extrêmement attachants du plus jeune au plus âgé et on ne voit pas le temps passer. Plusieurs scènes en particulier nous clouent au fauteuil. Le silence dans la salle est palpable et nous fait entendre quelques reniflements pour chercher à contenir les larmes qui viennent facilement. À noter la qualité du scénario signé Paul Laverty, toujours fidèle au poste aux côtés de Loach, qui est d’une efficacité redoutable même dans les moments les plus évidents.

Au final donc, c’est un film magistral qui nous est offert où la beauté artistique se dévoile autrement, sous la forme d’un cri de colère contre une société où, pour paraphraser une formule biblique, à celui qui n’a pas on ôte encore pourtant ce qu’il a. Un constat qui n’est pas nouveau mais, comme le rappelle le cinéaste britannique, qu’on ne doit jamais admettre comme immuable.  Plus encore, une réalité qui ne doit jamais nous conduire à être blasé. Alors au moins juste pour ces deux raisons, Moi, Daniel Blake est le film à ne pas manquer cette semaine.

LUI, KEN LOACH… POUR LE MEILLEUR

Un uppercut d’humanité vient d’être donné sur la croisette. Le maître britannique Ken Loach revient, après Jimmy’s Hall, à ce qu’il fait de mieux : dénoncer la misère sociale et, en particulier, ce qui la provoque. Ici, l’inefficacité volontaire de l’administration, que le réalisateur voit comme une arme politique.

Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider.

Secoués, émus… les synonymes pourraient s’ajouter les uns aux autres pour décrire l’état dans lequel Moi, Daniel Blake nous laisse quand le générique de fin commence à défiler. Ken Loach vient, une fois de plus, marquer le Festival de Cannes de son empreinte et s’annonce comme un lauréat potentiel à la palme d’or et (ou) à d’autres récompenses. Il y a véritablement du génie chez lui dans sa capacité à être juste en parlant de sujets difficiles. Il ne tombe pas dans le pathos, la caricature mais sait décrire avec finesse les situations et, plus encore, l’humain. Oui, car ce qui ressort une fois de plus avec éclat de tout ça est l’amour de Ken Loach pour l’être humain, pour l’homme, le citoyen comme le rappelle avec une puissance incroyable le final de Moi, Daniel Blake.

Cette histoire, qui se déroule à Newcastle, commence de façon assez classique pour le réalisateur, nous laissant découvrir un personnage typique de son univers, à l’accent du nord bien prononcé. On entre dans sa réalité, dans le cercle infernal qui est en train de se mettre en place socialement suite à une crise cardiaque qui l’oblige à ne plus travailler pour un temps. Face à la folie de l’administration, l’entraide et l’amitié vont surgir, se mêler, se donner et se rendre. Les personnages sont extrêmement attachants du plus jeune au plus âgé et on ne voit pas le temps passer. Plusieurs scènes en particulier nous clouent au fauteuil. Le silence dans la salle est palpable et nous fait entendre quelques reniflements pour chercher à contenir les larmes qui viennent facilement. Le scénario de Paul Laverty,  toujours fidèle au poste au côté de Loach, est d’une efficacité redoutable, même dans les moments les plus évidents.  

L’année dernière, La loi du Marché avait ému Cannes et offert à Vincent Lindon le prix d’interprétation. Le niveau monte d’un cran avec Moi, Daniel Blake et j’ose espérer que le palmarès, dans dix jours, l’honorera comme il se doit… même si nous ne sommes encore qu’au premier jour véritable de compétition.