IL ÉTAIT UNE FOIS… À CANNES

C’est dans l’univers et au travers d’une libre interprétation des contes de Giambattista Basile, que le réalisateur Matteo Garrone présente le premier des trois films italiens en compétition cette année au festival de Cannes.

Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d’enfant… Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de ce « Conte des contes » ou en version originale « Il racconto dei racconti ». 

Trois histoires qui s’entrecoupent, se croisent pour nous transporter dans un univers fantastique, surréaliste et épouvantable à la fois. D’ailleurs tout est un peu comme cela dans cette œuvre de Garrone tellement éloignée de ses précédentes réalisations comme Gomorra ou Reality. On passe d’un extrême à un autre constamment tant visuellement que métaphoriquement et le tout avec une superbe photographie et une musique d’Alexandre Desplat toujours aussi sublime et adéquate.

 

Le mot métaphorique est lancé et c’est en effet là tout l’intérêt du film… aller au-delà pour percevoir l’aspect parabolique des événements. Et alors on observe à nouveau des échos se produire naturellement dans l’opposition des genres : laideur et beauté, pouvoir et pauvreté, envie et désintéressement, espoir et folie, apparence et profondeur… avec un fil rouge qui pourrait se jouer entre cœur et métamorphose. Difficile d’en dire plus… si ce n’est vous inviter le 1er juillet (date de sortie annoncée sur les écrans français) à vous laisser tenter par un film différent, dépaysant et osé… à vous laisser chavirer par ce que seuls les contes peuvent véritablement produire.