CE QU’ « EMMANUEL » NOUS DIT AUJOURD’HUI

L’actualité, avec son lot de tensions et souffrances constantes, provoque chez bon nombre d’entre nous une certaine sensation de fatigue, de ras-le-bol et l’impression que rien ne tourne bien rond. En tant que chrétiens, nous pouvons nous rassurer en nous rappelant que « Dieu est toujours sur son trône ». Mais en voyant le monde sombrer dans un profond chagrin, nous pouvons nous questionner : « Dieu fait-il un break ? » ou encore « Dieu est-il vraiment au contrôle ? ».

Noël nous rappelle alors que Dieu s’est incarné. Il est venu jusqu’à nous. Emmanuel… Dieu est avec nous et pour nous !

Le prophète Esaïe a manifesté son espoir en Dieu, certain qu’il délivrerait son peuple dans une période de profondes turbulences. Alors que les royaumes du nord et du sud combattaient amèrement, les laissant dans le même temps vulnérables aux attaques ennemies et la ruine ainsi certaine, Dieu leur a promis un Sauveur : « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici que la jeune fille est enceinte, Elle enfantera un fils Et lui donnera le nom d’Emmanuel. » (Esaïe 7.14)

Aujourd’hui, nos communautés et le monde plus généralement font encore face à des combats horribles et à des divisions amères. Les images des réfugiés syriens se sauvant d’un génocide nous inondent et provoquent peine et sentiment d’impuissance. Les attentats dévastateurs et inhumains se multiplient. Une crainte globale quand à l’avenir se développe. Un repliement sur soi, à titre individuel ou étatique s’installe… Et, plus simplement, nombreux sont ceux qui se sentent accablés dans leurs propres vies personnelles. Comme au temps d’Esaïe, nous attendons donc un mouvement de Dieu.

Et Noël est là ! Il nous rappelle l’espoir d’Israël dans la venue d’un Messie pour sauver, pardonner et reconstruire. Et résonne ainsi au fond de notre cœur ces autres paroles du prophète : « Le peuple qui marche dans la nuit voit une grande lumière. Pour ceux qui vivent dans le pays de l’obscurité, une lumière se met à briller. » (Esaïe 9 : 1)

Ce Noël peut nous interpeller aujourd’hui sur la nécessité d’entrer dans la présence de Dieu pour faire face à la réalité de nos vies et du monde, aussi laid puisse-t-il paraître. L’Esprit souffle afin de nous conduire à abandonner notre confusion, nos ressentiments, notre colère, nos craintes et inquiétudes… Dieu recherche la profondeur de notre cœur pour que nous tournions nos visages vers la lumière éternelle. Oui… notre monde a désespérément besoin d’Emmanuel !

Bien que nous nous débattions au milieu de circonstances douloureuses, d’échecs personnels et d’événements traumatiques du monde, Emmanuel est venu. Et nous ne devons pas perdre espoir. Même dans les plus grandes souffrances… maladies chroniques, dépendances, décès d’un bien-aimé, chômage, tensions financières… Dieu est là ! La Bible nous le rappelle : « Sois sans crainte, Car je t’ai racheté, Je t’ai appelé par ton nom : Tu es à moi ! Si tu traverses les eaux, Je serai avec toi, Et les fleuves, Ils ne te submergeront pas ; Si tu marches dans le feu, Tu ne brûleras pas, Et la flamme ne te consumera pas. Car je suis l’Éternel, ton Dieu, Le Saint d’Israël, ton sauveur. » (Esaïe 43.1-3) Dieu est avec ceux qui sont dans la guerre, la souffrance, les génocides, la famine, les migrations et chaque autre horreur connues de nos frères et sœurs en humanité. Et nous pouvons être sûrs que Dieu s’oppose à ceux qui commettent le mal.

Plus nous connaissons Jésus, plus nous nous rendons compte que nos vies sont entremêlées avec celles de ceux qui sont autour de nous. Comme l’a écrit l’auteur et théologien américain Frederick Buechner : « La compassion est parfois l’ultime possibilité pour ressentir ce qui se passe dans la peau de l’autre. Comprendre qu’il ne peut jamais vraiment y avoir quelque paix et joie pour moi tant qu’il n’y en a pas finalement pour l’autre aussi. » En regardant les situations désespérées d’autrui comme au-travers des yeux de Jésus nous sommes conduits alors dans les profondeurs de la réalité de notre être : Resterons-nous alors empêtrés dans des « Pourquoi, Dieu ? Pourquoi ? » ou en sortirons-nous, en nous positionnant dans la sécurité qu’il nous offre, en demandant : « Qu’est-ce que Seigneur, tu m’appelles à faire ? »

Emmanuel nous appelle à aimer Dieu et nos voisins de notre plus grande force. Vivre par la foi signifie que nous devons progresser dans des actes courageux de compassion. Face aux diverses échéances politiques, je crois qu’il est plus important que jamais d’entendre le besoin d’être Église. Mettre de côté les divergences politiques et théologiques. Se positionner sérieusement dans nos vies de prière, notre ministère et dans l’engagement auprès des veuves, des orphelins, des immigrés, des réfugiés et de chaque personne marginalisée dans nos nations. À propos de la crise des réfugiés Syriens, Rich Stearns, président de World Vision, écrit : « Nous ne devons jamais perdre notre capacité à nous sentir outragé quand des êtres humains sont tellement durement abattus, et nous devons alors savoir transformer cet outrage en action. » Il nous invite à prier, donner et élever nos voix pour ceux qui subissent la guerre, particulièrement ces familles qui fuient Alep en Syrie.

Le bébé né d’une vierge dans une étable, il y a quelques 2.000 ans, garantit que Dieu est pour nous, pas contre nous. Dieu voit. Dieu prend soin… Emmanuel est venu pour nous racheter ainsi que notre monde brisé de toutes parts. Et nous pouvons être assurément certain qu’il est aux commandes de tout ce qui est présent et tout ce qui est à venir.

 

Inspiré d’un article de Amy R. Buckley (auteur, oratrice et activiste américaine) paru dans Relevant Magazine