Décidément ce début d’année 2014 me donne de vivre et partager de magnifiques moments de cinéma. Hier, c’était une heure trente
de bonheur avec Philomena, le nouveau film du britannique Stephen Frears, qui nous entraine à la quête d’une vie et, par ce biais,
soulève de nombreuses questions fondamentales mêlant humanité et spiritualité.
Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver. Cinquante ans plus tard, elle brise le silence en avouant cette histoire à sa fille qui décide de contacter Martin Sixmith, journaliste désabusé. Ce dernier la persuade alors de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony.
Le sujet, inspiré d’une histoire vraie qui a défrayé la chronique outre-Manche, est grave. Mais Stephen Frears ne tombe ni dans la réquisition pure et dure d’une église catholique irlandaise porteuse d’une histoire ténébreuse, ni dans un excès de sentimentalisme qui aurait pu apparaître facilement. Justesse et finesse d’une réalisation parfaitement maitrisée ! Avec l’aide de Steve Coogan (acteur, scénariste et humoriste), Stephen Frears réussi brillamment en effet à mixer drôlerie et émotion et nous captive du début à la fin.
Un film, pour moi, touche à une certaine perfection en étant à la fois beau visuellement (et musicalement), en présentant un jeu d’acteurs remarquable (Judi Dench entre autre vraiment exceptionnelle dans le rôle de Philomena), en jouant son rôle de divertissement par un humour savamment dosé (so british !), et en nous donnant à réfléchir. Car oui on ne peut sortir de la salle obscure sans avoir l’impression que des lampes se soient allumées en nous après avoir vu Philomena. Que de sujets d’ailleurs porteurs de cette histoire (presque trop peut-être) ! Ce que je retiendrai avant tout est ce questionnement sur la foi véritable, le sens du péché et la puissance du pardon. Mais il y a aussi la question des secrets, de la gestion de son passé…
Je ne m’étalerai pas d’avantage pour vous laisser découvrir tout simplement, pour vous laisser vous immerger dans cette histoire bouleversante qui m’a profondément touché et fait du bien.