Durant le Festival de Cannes, parfois on rit, mais parfois aussi on est pris aux trippes et ce sont de émotions difficiles qui se manifestent quand le sujet d’un film et la façon de l’aborder vous transpercent le cœur. Ce fut précisément le cas ce matin avec Michel Franco qui nous présentait sa dernière réalisation « Chronic » avec Tim Roth dans le rôle principal.

« Chronic » raconte l’histoire d’un infirmier qui accompagne à domicile des personnes en phase terminale. C’est le mystère qui l’emporte dans un premier temps où la compréhension du personnage ambiguë joué par Tim Roth se fait progressivement. On avance lentement… au rythme de la souffrance, de l’atrocité de la maladie qui ronge ses patients. On comprend son parcours, ses raisons, ses fêlures et le pourquoi de son engagement.

Michel Franco choisit de nous plonger dans l’horreur de la maladie et de la mort de façon très directe. Images qui dérangent… sans pudeur… un mal qui fait mal aussi au spectateur qui ne s’y attend sans doute pas autant. Tim Roth reste assez neutre dans son jeu. Attitude volontaire pour ne pas interférer semble-t-il avec l’histoire elle-même.

Au final le sentiment est mitigé. Celui de voir une histoire émouvante en étant confronté à ce que nous devons tous affronter un jour ou l’autre, mais de façon trop forcée, où je peux me sentir comme pris en otage d’images et de faits que je n’ai pas choisis. Et puis le comble revient sans nul doute à l’étonnante fin qui ne fonctionne pas et en rajoute une couche supplémentaire qui, honnêtement, n’était pas nécessaire. Dommage…